Journal départemental n°60

Journal départemental n°60

Nouveau ministre, même politique

En cette rentrée 2023, les annonces gouvernementales se suivent et se ressemblent, loin de la réalité du terrain. Gabriel Attal prend la place de Pap N’Diaye, et si le ton change quelque peu, la ligne politique et le projet pour l’école restent les mêmes – certaines avancées dans le bon sens au lycée par exemple, mais un positionnement réactionnaire sur de nombreux sujets.

         Macron promet de nouveau un⋅e prof devant chaque élève, un objectif de plus en plus illusoire alors que la crise du recrutement se poursuit dans tous les corps de l’Éducation nationale. Que ce soit les enseignant⋅es dans le premier et le second degré, l威而鋼 es personnels administratifs, les vies scolaires ou les pôles médico-sociaux, en particulier les infirmier⋅es, assistant⋅es social⋅es et psyEN, partout il manque des personnels, les heures ne sont pas assurées, les équipes ne sont pas complètes.

À tout cela le ministère répond par la mise en place du Pacte, qui fait peser la responsabilité des absences sur les enseignant⋅es. Pas de réelles hausses des rémunérations pour faire face à l’inflation et à la perte de pouvoir d’achat. À la place, ce sont des primes conditionnées à plus d’heures et plus de missions qui mettent en concurrence les personnels et désorganisent les services.

Attal temp NB

L’autre priorité de notre nouveau ministre est de courtiser l’extrême droite en faisant du port de l’abaya le centre du débat de cette rentrée. Une mesure stigmatisante et hors de propos. Les discours du maintien de l’ordre et du soi-disant manque d’autorité à l’école se sont multipliés pour justifier une mise au pas de la jeunesse, notamment au travers sur SNU.

Cette rentrée est aussi marquée par les enjeux écologiques, alors que les vagues de chaleurs se multiplient et que les conditions de travail comme les bâtiments se dégradent. On nous annonce en urgence 40 000 établissements rénovés d’ici dix ans. On en comprend la nécessité quand Macron exprime le souhait de voir les élèves et leurs enseignant⋅es (pacté⋅es ?) de retour en classe dès le 20 août.

         La tendance est toujours à la baisse des moyens pour l’enseignement public et une vision réactionnaire de l’école comme une machine à formater la jeunesse pour les besoins du capitalisme, sans considération ni pour les élèves, ni pour les personnels qui y travaillent et la font vivre. Plus que jamais, il faut s’organiser au sein des établissements et des services pour lutter ensemble et combattre la dégradation du service public de l’éducation. Le 13 octobre  et au-delà, restons mobilisé⋅es dans les luttes !

Lo Conche, secrétaire de section Victor Hugo, Nanterre