Tant qu’il le faudra !

Militer sur son lieu de travail peut être assez solitaire parfois, peut laisser l’impression que rien ne se passe. Aller en CSD apporte déjà un certain soulagement, quand on rencontre d’autres camarades qui partagent les mêmes idées, qui militent dans le même but. Et forcément, participer à un congrès national le fait plus encore. Même si la crise du syndicalisme nous inquiète, il faut au moins reconnaître qu’au sein des militant⋅es, l’envie et la combativité sont là. Assez pour rester assis⋅e des heures durant à suivre un amendement de texte laborieux, assez pour prendre la parole devant une foule d’inconnu⋅es pour exprimer ses idées, assez pour passer une partie de la nuit en commission et même pour continuer à participer aux travaux quand il s’avère que cette commission ne verra pas son labeur aboutir. C’est un vrai argument de syndicalisation : l’espoir de la lutte, la joie militante. Malgré de sérieux désaccords et malgré un contexte social et politique plus qu’inquiétant, il semble possible de faire avancer et de changer les choses quand nous sommes réuni⋅es ainsi pour échanger.

Il y a beaucoup à faire, on continue à se battre.

Tout le cynisme du monde ne peut nous empêcher de continuer à chercher des solutions, à vouloir construire les revendications et la lutte. Il en ressort les textes, les votes et les décisions prises, sur un seul mot, peut être, mais qui reflète une position et un changement, qui a un sens bien précis. Ce qui en sort aussi, c’est qu’il y a beaucoup à faire, et qu’on continue à se battre. C’est peut-être la naïveté d’un⋅e primo congressiste qui parle mais après tout, certain⋅es renquillent de congrès en congrès. Il y aussi cet enjeu de transmission, les pratiques et les codes, les affinités et les tensions. Une inertie et une tradition à la fois rassurante et frustrante parfois. Au moins le prochain sera moins intimidant.

Lo Conche (section Victor Hugo/Nanterre)