Enseignant⋅e, est-ce encore un métier ?

Enseignant⋅e, est-ce encore un métier ?

La question mérite d’être posée tant les attaques contre notre métier sont nombreuses, qu’elles soient idéologiques, médiatiques ou bien réelles. La mise en place du RCD dans les établissements en est une preuve flagrante : peu importe ce qui va être enseigné du moment qu’un·e prof·fe est devant les élèves. Si le prof n’est pas de la classe ou pas de la discipline, peu importe les ressources sont nombreuses ! On peut faire du Pix, du Kwyk, de l’AASSR ou des ressources sur l’ENT. Vive l’e-education !

La dégradation de la formation : l’objectif ministériel de sortir les formations du temps scolaire va renforcer la diminution de formation continue. Dans un métier comme celui d’enseignant·e, on a du mal à imaginer que la formation initiale suffirait à être efficace pour les 40 années de carrière qui suivent. Parlons-en de la formation initiale. Certain·es à droite n’hésitent pas à revendiquer un recrutement à bac +2. Au final une formation initiale appauvrie et une formation continue en complète déshérence. Certes, le projet du gouvernement ne va pas jusque-là. Il maintient la masterisation mais parle de mettre le concours au niveau licence, sans que l’on sache si ce serait pendant la dernière année de licence ou après.

Sur le contenu et la pédagogie, Attal comme d’autres avant lui n’y va pas par quatre chemins, il remet les fondamentaux au centre : lire/écrire/compter suffirait bien pour celles et ceux qui n’ont pas la chance d’aller à l’école alsacienne.

Ce n’est pas ainsi qu’on rendra le métier plus attrayant : il faut augmenter les salaires et offrir de vraies perspectives de carrière dans une École qui émancipe. C’est le projet de la CGT.

Samuel Serre, secrétaire section LGT Prévert, Boulogne-Billancourt