Jeunesse au garde-à-vous
Début 2023, Macron était censé annoncer les grandes lignes d’une de ses promesses de campagne : le SNU, Service National Universel, que son gouvernement entend généraliser et rendre obligatoire pour tous tes les élèves de seconde et première année de CAP. Une annonce repoussée : alors que la jeunesse se mobilise contre la réforme des retraites et que la colère monte, cela ferait détoner un contexte social déjà explosif. Ce projet, personne n’en veut, ni les jeunes, ni les personnels de l’éducation.
12 jours obligatoires hors de son département, sur temps scolaire tout au long de l’année, pour apprendre « l’engagement » et les « valeurs de la république ». Entendre : des journées de 6h30 à 22h30 avec levée de drapeau, Marseillaise, uniforme, téléphone interdit. Le tout encadré par des enseignant es et des militaires. Le budget estimé est de 2 milliards d’euros par an, sans réponse sur le problème logistique pour l’instant insoluble d’accueillir tant de jeunes. Jusqu’ici, le SNU n’en a attiré que 30 000, avec une surreprésentation des enfants de policier es, gendarmes, militaires et pompier es. Une mixité sociale limitée, d’autant que le transport est laissé à la charge des familles.
Pas de réponse claire cependant sur les conséquences d’un refus à participer à ce SNU, mais le projet évoque déjà une valorisation sur Parcours Sup, voire une condition nécessaire au passage du bac.
Pour Macron et son gouvernement, c’est de ça dont la jeunesse aurait besoin aujourd’hui, au lieu de meilleures conditions d’éducation et d’accès à l’emploi, d’une aide pour lutter contre la précarité qui les touchent de plein fouet. Une mise au pas de la jeunesse à peine voilée, contre laquelle nous devons lutter le plus fermement possible.
Lo Conche (secrétaire section Victor Hugo /Nanterre)