Journal n°55 (septembre 2021)
Le gouvernement donne le ton en cette rentrée scolaire. La réforme de l’assurance chômage sera mise en œuvre, « quoi qu’il en coûte ». Macron entretient le flou sur le retour de la réforme des retraites. Qu’elle soit entreprise avant les présidentielles ou qu’elle soit une mesure phare de son programme, il a en tout cas bien l’intention de la ressortir des cartons. Ces attaques sont menées alors que les emplois de toute une partie des salarié•es non vacciné•es sont menacés. Cette division de la population doit cesser, le pass sanitaire doit être supprimé.
Le gouvernement est aussi à l’offensive dans l’éducation, comme l’atteste l’annonce de Macron à Marseille sur la sélection des enseignant•es par la directrice ou le directeur dans 50 écoles de la ville. Il va ainsi encore plus loin dans la vision managériale de l’Ecole, qui était déjà prégnante dans la loi de Transformation de la Fonction Publique et dans les mesures envisagées dans le cadre du Grenelle. La pseudo-revalorisation dont nous parle Blanquer, sous forme de primes et écartant un nombre important de personnels, masque bien mal sa motivation principale de casse des cadres collectifs. Les conditions de travail sont, elles, encore dégradées en cette rentrée par les suppressions de postes. Dans le même temps, dans l’académie de Versailles, des centaines d’enseignant•es contractuel•le•s se sont retrouvé•es sans contrat de façon scandaleuse, après parfois plusieurs années de CDD.
Dans les lycées généraux et technologiques, la rentrée est marquée par le passage en contrôle continu intégral des disciplines du tronc commun pour le bac. Le ministère a bien su s’emparer de l’effet d’aubaine créé par l’épidémie, les modalités exceptionnelles d’évaluation des bacs 2020 et 2021 se transformant en norme. Le résultat est un bac profondément inégalitaire, dans lequel la réputation d’un lycée a plus de valeur que la note de l’élève. Les enseignant•es sont aujourd’hui sommés de produire un projet d’évaluation dans chaque établissement pour harmoniser les pratiques alors que le cadre national a été détruit. Les limites de l’exercice sont évidentes, avec le risque d’une remise en cause de la liberté pédagogique.
La lutte collective contre cette offensive du gouvernement est un enjeu important des semaines à venir. C’est dans cette optique que la CGT appelle d’ores et déjà à deux journées de grève. Le 23 septembre dans l’éducation, afin d’imposer un plan d’urgence qui passe notamment par des créations de postes et une réelle augmentation des salaires pour tou•te•s, puis le 5 octobre dans un cadre interprofessionnel.
Sommaire :
- Carte scolaire 2021 : le compte n’y est toujours pas…
- Direction : pas un statut mais des moyens !
- Blanquer, toujours plus loin dans l’école des inégalités
- Non se syndiquer au 21ème siècle n’est pas une idée d’arrière-garde