Journal n°54 (juin 2021)
Si nous cherchions un signe que les échéances électorales approchent, la surenchère à laquelle nous assistons sur les thèmes favoris de la droite et de l’extrême droite en est un qui ne trompe pas. Après avoir vu, dans Valeurs Actuelles, des militaires agiter le spectre d’une guerre civile impliquant les « hordes de banlieue », nous avons pu entendre un porte-parole d’Unité SGP Police (FO), lors du rassemblement des policiers devant l’Assemblée Nationale le 19 mai, espérer que la mobilisation fasse céder les « digues de la Constitution ». La politique de Macron n’est pas étrangère à la légitimation de ces discours. Après avoir usé sans complexe de pratiques autoritaires dans l’exercice du pouvoir, celui-ci a beau jeu de se poser en rempart contre l’extrême droite. Il ne resterait pour lui qu’à attendre le match retour de 2022 en tournant dans des vidéos Youtube et en maintenant la pression sur la population.
À la CGT Educ’action, nous considérons qu’il est urgent de retrouver le chemin de la lutte. C’est notamment ce qu’il est ressorti des discussions du congrès national qui s’est tenu du 18 au 21 mai. À la rentrée de septembre, nous serons de nouveau avec 30 voire 36 élèves par classe, dans des conditions dégradées du fait des suppressions de postes et des baisses de moyens et sans être mieux payé-es, ou alors à la marge. La revalorisation « historique » qui devait sortir du Grenelle se traduit en fait par une prime de quelques dizaines d’euros pour les enseignant-es en début de carrière. La nouvelle revalorisation pour 2022 que le ministre a récemment annoncée consistera en une prime similaire dont les modalités d’attribution ne sont pas encore fixées. On est bien loin de l’augmentation indiciaire de 400€ pour tou-te-s que revendique la CGT Educ’action.
De plus, nous serons toujours contraint-es en septembre d’appliquer les réformes de Blanquer qui n’ont pas été vaincues par l’épidémie. Au contraire, le ministre poursuit sa politique de casse du service public d’éducation en développant des pratiques managériales inspirées du privé, tout cela sur fond d’idéologie réac avec l’interdiction de l’écriture inclusive dans les pratiques d’enseignement. Nous appelons à ne pas respecter cette interdiction. Pour la rentrée de septembre, construisons un mouvement de grève pour vaincre la politique du gouvernement !
Enfin, le congrès national a confirmé notre volonté d’avancer vers l’unification syndicale de notre camp. Contre les divisions et pour gagner, il est urgent de s’atteler à cette tâche !
Sommaire :
- Nouvelle tentative de mise au pas pédagogique en maternelle
- CAPD 1er degré : le PPCR c’est l’arbitraire
- Xe congrès de la CGT Educ’action : impressions de congressistes
- Les familles de métier au lycée professionnel