Journal n°49 (Janvier 2020)

Éditorial

Nous vivons un moment historique en termes de lutte sociale. Cela fait maintenant plus d’un mois que la grève se poursuit dans deux secteurs clés RATP et SNCF. La détermination des grévistes est sans faille. Dans les autres secteurs, on assiste aussi à des arrêts de travail nombreux. C’est le cas avec l’Éducation nationale où trois grèves majoritaires ont eu lieu avant les vacances mais avec aussi, dans de nombreux endroits, des personnels qui ont reconduit la grève. Dans l’énergie, les raffineries, les ports, la métallurgie, la culture on assiste aussi à une mobilisation très forte.

Manif retraites 10 janvier 2020 02

Face à cela le gouvernement fait preuve d’amateurisme, de cynisme voire de mépris. Amateurisme puisqu’il est par exemple incapable de mettre en place un simulateur de retraites préférant répéter sans expliquer que son projet est bon et porteur de justice sociale alors que toutes les analyses faites démontrent le contraire. Il s’agit bien avec le régime par point de réduire la part des retraites dans le budget et ainsi d’offrir aux assurances privées la possibilité d’offrir des complémentaires privées pour la retraite. On voit d’ailleurs tout l’intérêt qui est porté au fond de pension Black Rock (légion d’honneur, réception privée à l’Élysée…). Cynisme et mépris quand le gouvernement et Macron tentent de mettre fin à la grève en réclamant une trêve pour Noël et, ne l’obtenant pas, décident de pourrir le mouvement en renvoyant à d’éventuelles négociations de son projet de loi après les congés. De ces négociations d’ailleurs les grévistes n’en veulent pas, ce qu’ils/elles veulent (et à juste titre) c’est le retrait du projet que ce soit sur l’âge d’équilibre ou sur le régime par point.

Dans le même temps, Macron et son gouvernement sentent que la situation leur échappe et pour éviter la contagion accordent à certains des dérogations qui font que plus personne ne croit à un régime universel. Pour notre secteur le cynisme est encore plus grand puisque notre ministre reconnaît que sans augmentation de salaires les pensions vont s’écrouler pour les personnels mais il conditionne ces augmentations à une augmentation de la charge de travail tout en déterminant une période d’augmentation qui irait jusqu’à 2037… Qui peut y croire surtout après 10 ans de gel du point d’indice ?

Action retraites 05 janvier 2020

Nous sommes à un moment clé de la lutte engagée et jamais la victoire contre les politiques libérales n’a été aussi proche. Si nous obtenons satisfaction sur la question des retraites le gouvernement et Macron devront tenir compte de ce nouvel état de fait : majoritairement le pays ne veut pas de sa politique anti sociale. Battons le fer tant qu’il est chaud. Des liens de solidarité se sont créés dans cette période et ont permis de passer les fêtes en restant mobilisés alors que nous étions en vacances notamment par le biais de tractages, de blocages, de rassemblement et de manifestation.

Macron lors de ses « vœux » a affirmé qu’il irait au bout de sa réforme, niant de fait la colère et les revendications de milliers de salariées dans le pays. Nous allons lui faire entendre raison : toutes et tous en grève jusqu’au retrait !

Samuel Serre, secrétaire général

Sommaire du n°49

  • Échos de la grève à Colombes
  • HMIS et AG : des lieux de discussions indispensables pour surmonter les oppositions personnelles et construire la lutte
  • Sud du 92 : la force de l’interpro
  • À Gennevilliers comme ailleurs dans le premier degré
  • La CGT Éduc 92 dans la bagarre !