Le Pacte dans le 1er degré
Pourquoi ne pas pactiser dans le 1er degré
Des promesses non tenues
La question salariale est prégnante pour tou·tes les professeur·es des écoles car ils·elles font toujours face à une flambée inflationniste historique tout en étant parmi les personnels les moins bien payés. C’est dans ce contexte qu’a été présenté le plan de « revalorisation » pour les personnels de l’Éducation nationale qui connaissent un décrochage salarial depuis plus de 20 ans… Cette « revalorisation », qui exclut tous les personnels non-enseignants, se compose d’une partie Socle versée à tous ces personnels (environ 100 €/mois minimum, sous forme indemnitaire – exclusivement ISAE – et insuffisante pour résorber l’inflation) et d’une éventuelle partie Pacte pour celles et ceux qui accepteront d’exercer des missions supplémentaires ou le pourront. C’est le reniement de la promesse gouvernementale de reconnaître le travail et l’engagement des PE… Méprisant.
Le pacte, c’est quoi ?
C’est un engagement contractuel annuel renouvelable avec lettre de mission entre l’administration et les volontaires.
Pour les enseignant·es du 1er degré, c’est 1 à 3 missions « complémentaires » (synthétisées dans des Briques), cumulables et chacune rémunérée 1250 € brut par an (sur 9 mois en fait)…
Cela veut dire que le ministère considère que vous ne travaillez pas assez et que pour gagner davantage, il vous faudra travailler davantage… C’est clairement oublier que selon les enquêtes du même ministère, vous travaillez déjà en moyenne plus de 43h…
Ce ne sont que des mesures « indemnitaires » (primes) et non « indiciaires » (valeur point indice), ce n’est donc pas du salaire pérenne, mais un ensemble d’indemnités supplémentaires susceptibles d’être supprimées tous les ans, au bon vouloir des IEN.
Et concrètement…
1 mission complémentaire = 1 brique = 1250 €/an
On peut prendre plusieurs briques.
Brique 1 | Brique 2 | Brique 3 |
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1 seule mission : soutien en 6ème, 18h par an C’est la priorité du ministère | 3 missions au choix : – devoirs faits en 6ème – stages de réussite pendant les vacances – soutien renforcé à l’école 24h/an | 2 missions au choix : – accompagnement des élèves à besoins particuliers – mise en place de projets pédagogiques portés par l’école Pas de volume horaire, c’est forfaitaire |
Toutes ces heures s’ajoutent aux obligations de service, dont les 108 heures.
Cela vaut-il vraiment le coup ?
Plus de hiérarchie, moins d’égalité
« L’engagement à réaliser ces missions donne lieu à une lettre de mission signée par le chef d’établissement-IEN qui s’assure de son exécution ». Le rapport hiérarchique avec l’IEN est donc renforcé. D’ailleurs, les répartitions de Pactes seront de sa seule responsabilité.
Le nombre de missions et de Pactes étant limité, ce dispositif va accentuer la concurrence entre personnels pour le partage du gâteau…
Comme toute indemnité ou mission supplémentaire, il va aussi défavoriser les collègues moins disponibles pour effectuer ces missions et donc accentuer ainsi les inégalités femmes-hommes.