Déclaration CGT au CTSD du 28 juin sur les moyens en AED

Déclaration CGT au CTSD du 28 juin sur les moyens en AED

Madame la Directrice Académique,

Le ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques a annoncé hier aux organisations syndicales une augmentation de 3,5% de la valeur du point d’indice. Cette décision est évidemment à envisager dans le contexte actuel de très forte inflation. Une réelle augmentation des salaires était plus qu’urgente et ne pouvait se faire, pour les agents de la Fonction Publique, que de manière indiciaire après tant d’années de gel. Force est de constater que le compte n’y est pas pour ne serait-ce que stabiliser les salaires réels. Ceux-ci ne peuvent que diminuer avec une telle inflation, comme ils le font depuis plus de 20 ans dans la Fonction Publique.

La question salariale est fortement liée à celle de l’attractivité des métiers. Dans l’Education Nationale, comme le montre le nombre dramatiquement bas de candidat-es reçu-es aux concours, celle-ci est bien faible et cela ne peut guère nous étonner. Contrairement à ce qu’affirme le ministre, il n’y aura pas un enseignant ou une enseignante devant chaque élève. Outre par la faiblesse des salaires, elle s’explique notamment par la dégradation continue des conditions de travail et la perte de sens du métier, particulièrement fortes ces dernières années. L’explosion du nombre de demandes de ruptures conventionnelles est à ce titre très significative. La précarisation du métier par l’augmentation du nombre de contractuel-les, conformément à la volonté inscrite dans la loi de Transformation de la Fonction Publique, est un remède pire que le mal. Les opérations de « job dating » organisées par le Rectorat de Versailles en disent long sur la façon dont sont considérés les métiers de l’Education Nationale. Sur un autre sujet, les récents propos du ministre Pap Ndiaye, évoquant un rattrapage des cours manqués en cas d’absence, ne peuvent que nous inquiéter. Une telle mesure, si elle était mise en œuvre, se traduirait par une nouvelle augmentation de la charge de travail des enseignant-es.

Une autre forme de mépris des personnels réside dans l’organisation des examens de fin d’année, qui empire d’année en année. La liste est longue des dysfonctionnements et des anomalies qui génèrent du stress, de la colère et un sentiment d’injustice chez les collègues convoqué-es. Citons par exemple les grandes disparités dans le nombre de jours de convocation, les délais extrêmement courts de convocation, la multiplication des convocations notamment pour les professeur-es de lettres, les nouvelles copies reçues au fil de l’eau sur Santorin, etc. De plus, aucune rémunération n’est prévue, pour l’heure, pour l’évaluation des oraux de chef-d’œuvre en CAP et bac pro.

En ce qui concerne la rentrée scolaire de septembre 2022, elle se fera cette année encore dans un contexte d’austérité qui se traduit par des suppressions de postes dans le second degré et des pertes d’heures pour les élèves. La baisse prévue en janvier du nombre d’élèves dans les collèges n’est plus à l’ordre du jour, les documents reçus pour ce CTSD faisant état, au contraire, d’une prévision à la hausse des effectifs. Malgré 700 élèves supplémentaires prévu-es dans les collèges et les lycées, seuls 0,75 ETP d’AED sont ajoutés à la dotation de cette année pour l’année prochaine. C’est insuffisant au vu des forts besoins qui existent dans de nombreux établissements des Hauts-de-Seine. Citons, à titre d’exemples, le LP Monod d’Antony avec son entrée partagée avec l’INSPE et ses 4 postes d’AED, le LP Louis Girard de Malakoff avec seulement 2,5 postes, le LPO Petiet de Villeneuve-la-Garenne qui a perdu deux postes d’AED en quelques années alors que le travail de la vie scolaire est très important du fait des cas récurrents de violence et d’incivilité et du nombre très important d’absences chez les élèves, le LGT Galilée de Gennevilliers qui a connu des épisodes violents cette année avec des élèves de STI2D ou encore le LGT Renoir d’Asnières qui, à l’instar d’autres lycées généraux et technologiques, a dû élargir ses plages horaires d’accueil des élèves du fait de la complexité des emplois du temps induite par la réforme.
Ce CTSD sur les moyens en assistance éducative se déroule, par ailleurs, peu de temps avant la parution du décret, qui sera finalement présenté le 6 juillet en CTM, sur la possibilité de CDI pour les AED. Qu’est-il prévu pour les AED ayant 6 ans de contrat au 31 août ? Pour la CGT Educ’action, aucun-e ne doit rester à la porte du CDI. Si cette mesure constitue une avancée pour les personnels concernés, la CGT Educ’action ne se satisfait pas de la situation de précarité que connaissent et connaîtront toujours les AED et revendique la création d’un nouveau statut de personnel de vie scolaire, d’éducation et d’animation. Pour les étudiant-es, elle revendique un statut amélioré permettant réellement la poursuite d’études avec des horaires aménagés et un salaire digne.

Nous terminons cette déclaration sur l’appel intersyndical à un rassemblement ce jour même devant la Préfecture des Hauts-de-Seine à 10h pour protester contre l’obligation de quitter le territoire français reçue par une femme roumaine, mère de nombreux enfants scolarisés à Nanterre. Les OQTF, assorties en général d’interdiction de retour sur le territoire français, se sont multipliées cette année dans les Hauts-de-Seine, notamment à l’encontre de jeunes scolarisé-es en France. La CGT continuera de combattre cette politique répressive et inhumaine de la Préfecture.