Rentrée 1er degré : le pire est devant nous ?
Et encore des fermetures !
La semaine de la rentrée, ce sont 14 fermetures de classe et 4 suppressions de postes de remplaçant·es qui ont été actées par le DASEN pour le 92, ce qui fait de notre département le plus impacté de l’académie en cette phase d’ajustement de rentrée.
De plus, 10 des écoles touchées n’avaient jamais été prévenues d’une telle éventualité ; c’est inadmissible ! Cette situation provoque une désorganisation, un grand stress et de la colère parmi les équipes, investies pour préparer la rentrée dans une période où la souffrance au travail entraîne de nombreuses démissions et une baisse des vocations. Un stress partagé par les élèves et leurs familles.
Le DASEN justifie ces fermetures par une baisse démographique. Y compris quand une école passe de 103 élèves dans les prévisions à 102 inscrit·es le jour de la rentrée, comme c’est le cas de l’école maternelle Langevin à Gennevilliers. Il est de la responsabilité des services administratifs de préparer la rentrée afin d’éviter ces fermetures !
Un·e enseignant·e peut cacher un poste vacant
Si la rentrée a semblé se dérouler normalement avec un·e enseignant·e devant chaque classe, des postes vacants subsistent, sur lesquels des remplaçant·es ont été placé·es, en attendant… des jours meilleurs ! Les élèves concerné·es se verront alors attribuer un·e autre enseignant·e, souvent néo-contractuel·les, dont une partie non-négligeable démissionne rapidement, vu le manque d’accompagnement.
De plus, le vivier de remplaçant·es (dont 4 postes supprimés) étant utilisé sur ces postes, il y a donc moins de remplaçant·es disponibles pour assurer les missions courantes. Cette année encore, des élèves réparti·es faute de remplaçant·e vont s’entasser dans les classes, parfois pendant plusieurs jours ! Il est urgent de revaloriser la profession, tant du point de vue des salaires, de la formation et de la reconnaissance afin de pourvoir tous les postes au concours et d’arrêter la fuite des personnels !
Le choc des savoirs : c’est toujours non !
Persévérant dans une vision rétrograde de l’école, le gouvernement macroniste en partance poursuit son application de la réforme dite du « choc des savoirs ».
Rappelons qu’elle a deux axes : réduire la liberté pédagogique en imposant des progressions, des attendus pédagogiques annuels et des méthodes rigides ; et effectuer un tri des élèves dès la sixième.
La première pierre de l’application de cette réforme est la généralisation d’évaluations nationales rendues obligatoires à tous les niveaux de l’école élémentaire. Les défauts de ces évaluations sont connus et depuis longtemps : stigmatisation des élèves en difficulté, segmentation trop grande des apprentissages ne prenant plus du tout en compte ni l’organisation de la scolarité en cycles d’apprentissages (qui faisait confiance à la liberté de l’équipe pédagogique pour adapter la mise en place des programmes à leur école), ni la diversité des rythmes de progression de chaque élève.
Nous exigeons l’abandon de ces évaluations ! Nous refusons de participer ainsi à la mise en place, dès la sixième, de groupes de niveau amoraux dans leur principe et kafkaïens dans leur application.
Céline Gelard, enseignante en Rased – Gennevilliers
Vincent Lasbronias, professeur des écoles à Courbevoie